Accordage

Publié le par Sébastien



Quand vous accordez un fût - que ce soit la peau de résonance ou de
frappe - avec une tension importante ou faible, vous traversez les zones suivantes :

- une zone où la note produite est bien claire
- une zone où la note ne vit plus : le son est pauvre et sans consistance

1) Pose des peaux :

Les méthodes peuvent changer en fonction des fabricants de peaux.
 
Lors de la première pose, le but est de faire en sorte que la peau soit naturellement placée sur le fût.

Une assise correcte de la peau consiste à optimiser le point de contact
entre le fût et le film de la peau : elle doit parfaitement épouser le cerclage du fût.
 
Le plus souvent, en tout cas pour les batteries d’une qualité minimum, le fût doit posséder un chanfrein parfaitement afin d’optimiser le point de contact entre le fût et la peau.
 
La qualité de ce point de contact est primordiale.

Une méthode pour obtenir une bonne assise de la peau sur le fût consiste à effectuer un serrage des tirants plus important qu’à l’accoutumée.
 
Cette méthode de « pré-serrage » à haute tension permet à la peau de se déformer à la mesure exacte du fût et ainsi d’éviter au musicien d’avoir à accorder trop souvent sa peau par la suite.

Attention : les peaux Aquarian n’ont pas besoin de subir cette étape préliminaire en raison de leur procédé de fabrication.

Plus les chanfreins sont de bonne qualité (et plus les batteries sont
chères !) moins la tension nécessaire à ce premier serrage nécessite d’être importante.

Inutile de préciser que les chanfreins doivent être en bon état.

Le positionnement initial de la peau sur le fût est lui aussi très important : le centrage doit être réalisé le plus soigneusement possible.
 
En effet, un décentrage diminuerait la capacité de résonance du fût.

2) Taille des fûts :

Le diamètre du fût est le premier facteur responsable de sa tonalité.
 
Sa profondeur joue un rôle déterminant sur la durée de la note et sur sa résonance.

Une faible épaisseur lui apporte du tonus, du corps et de la résonance.

Une forte épaisseur lui confère de la projection et diminue la résonance.

3) Différence entre timbre et tonalité :

Le timbre est le caractère général du son, sa couleur.
 
La tonalité représente sa note fondamentale.
 
Cette dernière peut être caractérisée par un son ouvert ou résonnant.

La note fondamentale du fût peut se régler, tout comme une corde de
piano ou de guitare, en fonction de la tension appliquée aux peaux de frappe et de résonance.

Par analogie aux notes de musique, on considère que si un fût de 12² peut être accordé à une note assimilée à un sol ou à un ré, il se peut qu’il ne puisse vraiment donner toutes ses capacités qu’accordé en la : on dit dans ce cas que le la est la note fondamentale du fût.
 
Il s’agit donc de l’accord qui permet au fût de donner le meilleur de lui-même.

Le fait que le fût sonne plus chaud ou plus brillant caractérise le timbre.

4) Les chanfreins :

Un chanfrein à 45° avec angle vif augmentera le sustain et produira des harmoniques brillantes.
 
Un chanfrein à 30° permettra de mieux contrôler l’accord et préservera les peaux si celles-ci sont accordées très tendues (le chanfrein étant moins « pointu »).

Un chanfrein arrondi produira, à l’inverse, un son étouffé.

5) La caisse du fût :

Plus l’intérieur du fût est rugueux, moins il délivre de résonance.
 
Avec des fûts épais, les peaux ont une influence importante sur la tonalité.

Chaque fût peut avoir une fréquence (tonalité) fondamentale, phénomène d’autant plus remarquable avec les fûts de fine épaisseur.
 
Un accordage précis ou un tapotage de la caisse permet de se faire une idée du caractère de chaque fût.

Les caisses les plus fines possèdent plus de résonance.
 
Un chanfrein à angle vif apporte encore plus de résonance et d’harmoniques.

Si le fût est exempt de renfort ou d’accessoires, il vibrera plus naturellement et le son sera plus ouvert.

Avec un renfort de chanfrein autour de la caisse, le sustain sera réduit et le son aura une présence accrue dans les médiums.

6) Les différentes essences de bois :

Le meilleur moyen de se faire une idée du son produit par les différents bois à partir desquels sont construits les fûts est de les comparer les uns aux autres.

Nota pour les non-anglophones :

Maple = Erable
Mahogany = Acajou
Beech = Hêtre
Birch = Bouleau
Oak = Chêne

Erable comparé à l’acajou africain.

L’acajou va apporter environ 20% résonance en plus dans les fréquences grave par rapport à l’érable.
 
Les fréquences médiums seront sensiblement les mêmes.

Erable comparé au bouleau.

Le bouleau va apporter environ 10% de graves en moins et environ 20%
d’aiguës en plus, avec un registre médium sensiblement équivalent.

Le hêtre se place entre l’érable et le bouleau et le chêne apporte des graves et une certaine puissance.

D’autres types de bois comme l’acajou des Philippines ou le peuplier sont utilisés pour diminuer les coûts et sont donc destinés aux batteries meilleur du marché.

Les fûts ainsi construits se rapprocheront plus des sonorités produites par le bouleau ou le hêtre.

Source : La Toile Des Batteurs

Publié dans Accorder sa Batterie

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